Présentation des DTC sur Mazda RX-8 : Comprendre la Théorie Derrière la Gestion des Codes de Diagnostic

Dans cet article, nous allons explorer le fonctionnement interne des codes DTC (Diagnostic Trouble Code) pour la Mazda RX-8 et comment ils sont structurés dans la mémoire du calculateur. Ce guide s’adresse aux personnes équipées de logiciels permettant l’accès au calculateur, mais n’ayant pas d’assistance visuelle pour décocher les DTC, afin de mieux comprendre le fonctionnement des DTC et ce qu’il est possible de faire. Toutefois, il est important de noter que nous ne sommes pas responsables des modifications que vous pourriez faire sur votre véhicule. Il s’agit ici d’une présentation théorique pour faciliter la compréhension.

⚠️ Attention⚠️ : Toute intervention sur les DTC doit être faite avec soin pour éviter la corruption du calculateur. Il est particulièrement important de recalculer le checksum du fichier après chaque modification, faute de quoi des erreurs graves pourraient survenir nécessitant alors de le démonter pour le débriquer chez un professionnel… N’oubliez pas de faire une sauvegarde !

Étape 1 : Comprendre la structure des DTC

Pour consulter la liste complète des DTC spécifiques à la Mazda RX-8, vous pouvez consulter le fichier à partir du lien ci-dessous :

Consulter la liste des DTC pour Mazda RX-8

Les DTC sont des codes numériques qui correspondent à des erreurs spécifiques détectées par le calculateur. Sur la Mazda RX-8, ils sont organisés dans une table facilement accessible via des outils comme VersaTuner ou MazdaEdit, ou autres. Toutes celles liées au moteur commenceront par PXXXX ou X représente les 4 chiffres. Il existe d’autres lettres BXXXX, UXXXX selon l’endroit où se situe la panne.

Voici quelques éléments clés avant de passer à l’étape 2 :

1. Numéro de DTC : Pour le code P0420, le numéro correspondant est 0420.
2. Témoin MIL : Indique si le voyant moteur est allumé (01) ou éteint (00).
3. Nombre de cycles de conduite avant déclenchement de la DTC : Représenté par 01 ou 02 (1 ou 2 cycles).
4. Fonction de mise en mémoire : Représentée par 28 (ou 00 s'il n'y a pas de croix).
5. Freeze frames : non représentés dans le tableau, mais ils capturent l’état du véhicule au moment du défaut (par exemple, température du moteur, position de la pédale d’accélérateur, etc.). Ils ne seront pas détaillés ici, nous nous contenterons de les mettre à 0.

• Ces informations sont essentielles pour comprendre les différentes interactions entre le calculateur et les DTC.

Étape 2 : Localisation et identification des codes DTC

Voici comment la gestion des erreurs va se présenter dans le calculateur : cherchez la zone où sont enregistrés les codes de DTC  :

✽ pour afficher cette section du fichier de cartographie moteur de manière optimale, la vue en 16 bits est la plus adaptée.

Explication simplifiée de la table DTC (Valable pour S1 et R3)

Mazda a vraiment bien pensé à la conception de cette table DTC. Les informations y sont claires et accessibles, ce qui rend la compréhension des différentes fonctions assez intuitive.

• Drive cycles : Le nombre de cycles nécessaires pour détecter une erreur est explicitement indiqué. Par exemple, il faut 1 ou 2 cycles de conduite selon les situations.

• Allumage du voyant moteur : C’est un booléen, donc activé (01) ou éteint (00).

• Activation du DTC : Codée de façon lisible avec des valeurs comme 03 (activé) ou 00 (désactivé).

• Conservation en mémoire : Cette fonctionnalité à deux valeurs 28 (conservé) ou 00 (non conservé).

Différences entre S1 et R3 :

• S1 : Sur les modèles S1, les freeze frames (qui enregistrent les données au moment où l’erreur survient) sont réparties sur deux blocs de données. Un bloc est en 8 bits et l’autre en 16 bits, ce qui demande une légère gymnastique de lecture, mais reste relativement simple à suivre.

• R3 : Pour les versions R3, il y a quelques codes supplémentaires et d’autres sont absents par rapport aux S1. À cet endroit, des valeurs booléennes (00 ou 01) sont présentées pour activer les freeze frames, tandis que leur contenu détaillé est probablement codé plus loin dans le fichier.

Étape 3 : Exemple concret avec le code « P0420 »

On va partir sur un exemple plutôt légal : Après avoir retiré le catalyseur pour améliorer le débit des gaz d’échappement en configuration piste, Gérard Bidouille veut utiliser un éditeur hexadécimal et une interface ODB spécialisée dans la lecture/écriture de cartographie dans le calculateur pour modifier la mémoire du calculateur. Il cherche à éteindre le voyant moteur et bloquer la remontée du code P0420 afin d’éviter que ce code n’affecte les rapports de son datalogger pendant ses tests de performance sur circuit fermé. 

Notre Gérard va regarder la doc sur son blog préféré :) 

Il connait donc le numéro de DTC 0420 et va rechercher le 0420 dans la partie rouge ^^

Gérard doit compter le nombre de cellules. Dans cet exemple, le code 0420 se trouve en position 44.

Maintenant, pour tous les tableaux présentés ci-dessus, nous allons mettre 0 pour la position 44.

! Attention !
Il ne s’agit pas de la cellule entière ! Rappelez-vous que certaines cellules contiennent deux DTC, donc cela concerne uniquement la position 22.

Certaines valeurs sont codées en 16 bits (comme la liste des DTC et les freeze frames), où 1 case = 1 valeur.

Les autres sont en 8 bits (pour l’activation des DTC, le cycle de conduite, la mise en mémoire), où 1 case = 2 valeurs.

Exemple avec le voyant moteur :

Étape 4 : Recalcul du checksum

Après avoir modifié les codes DTC, le fichier doit être validé par le calculateur en recalculant le checksum (une somme de contrôle que le calculateur utilise pour vérifier l’intégrité du fichier). Ce recalcul peut être réalisé via des fonctions intégrées dans les logiciels de modification cartographique (comme l’option checksum dans WinOLS, RACE EVO ou ECM Titanium) ou en utilisant un outil dédié, comme CHKSUITE.  ⚠️Attention⚠️ : Cette étape est indispensable : si le checksum n’est pas correctement recalculé, le calculateur se bloque, obligeant alors à le démonter du véhicule pour le déverrouiller chez un professionnel. En d’autres termes, ne pas recalculer le checksum peut provoquer une panne certaine.

Conclusion

Je tiens à remercier Eirrix Ouitte pour le partage de ses documents et de ses connaissances, qui ont grandement contribué à la réalisation de cet article. J’espère qu’il pourra être utile à certains d’entre vous. Ce guide offre une présentation théorique des étapes nécessaires pour comprendre et éventuellement manipuler les DTC sur une Mazda RX-8. Cependant, la manipulation de ces fichiers doit être effectuée par des professionnels et avec des logiciels spécifiques, et le recalcul du checksum est une étape incontournable pour éviter tout problème avec le calculateur.

Lien vers les documents d'Eirrix Ouitte ayant permis de rédiger cet article :

- Tuto DTC RX8 PDF

- Liste des DTC